Terre de Meufs #02 – Marcelle Delpastre
Terre de meufs a pour volonté de raconter les femmes écrivaines de chez nous. Terre de meufs a pour volonté de donner un espace, une voix, du temps à celles qui ont été et qui sont. Terre de meufs, c’est elles.
Marcelle Delpastre. Paysanne et poète corrézienne du XXe siècle. Oeuvre multiforme en français et en occitan limousin. Inconnue du grand public.
Avec ce deuxième épisode de Terre de meufs, plongez dans l’héritage de la terre, dans la littérature occitane limousine écrite par une femme du pays.
Pour poursuivre ce voyage rustique, des travaux ont été consacré à notre écrivaine du jour, notamment ceux de Jan dau Melhau qui a édité l’œuvre en version bilingue occitan-français, ainsi que les documentaires de Patrick Cazals ( Marcelle Delpastre : à fleur de vie ) et Henry Moline (L’aubre vielh : avec Marcelle Delpastre et Jan dau Melhau).
« Pourtant, les femmes ne se sont jamais tues. Mais on ne les écoutait pas, on ne les mentionnait pas; on ne les nommait pas; on gommait leurs traces. Elles ont une histoire qui n’est pas linéaire, mais scandée par des avancées et des reculs, des brèches où elles s’expriment, vite recouvertes par les sables de l’oubli. »
Michelle Perrot, préface de l’ouvrage Les grandes oubliées, Pourquoi l’Histoire a effacé les femmes de Titiou Lecoq, 2021.
Roseta se marida (chanson populaire en occitan limousin et français), chantée par Marcelle Delpastre :
A quatorz’ans’demi, la Roseta se marida (bis)
Ambe brave jeune ôme de quatre vinc dix ans
« La petite Rosette passera mal son temps ! »
Il la prend « pour » la main, à la mairie « l’emmèno », Devant Monsieur lo Maire e Monsur lo Curet.
E vivat la Roseta e son maridatge !
Il la prend « pour » la main, à table, il l’emmène :
« Minja, ma Roseta ! Essuenha tas barbas,
Releva bien ta servieta e ne te chaulias pas ! »
Il la prend « pour » la main, se coucher il « l’emmèno » « Cojita-te », ma Roseta, releva ben los draps,
Baissa ben ta chemiseta, « car tu n’auras pas froid ! »