Chroniques Artlim retour d’été
Dans cette nouvelle série de chroniques, découvrez les versions audio des critiques de Raphaël Gallego (peintre-critique) portant sur les artistes exposés à la Galerie Art’Lim à Limoges durant cet été. C’est un retour de la période estivale. Nous pourrons retrouver des peintures de styles variés, interrogeant les notions de paradis perdu avec Aurore Languin.
Dans un style aussi réflexif mais plus fantaisiste, Nanoushka. On pourra percevoir le dialogue contemporain avec le passé dans les tableaux de Dok Hi Kim ou de Cat Graves. Des matériaux très divers mélangés à la tradition avec Yasmin Bussière, Anne Marie Charbonnier ou encore Mako Moya et Niurka Inurrieta.
Nous analyserons aussi les sculptures de Laëtitia Ribiere. Karina Ticona et Françoise Pradine qui ont deux façons de créer avec la technique du grès. Côté photographie une nouvelle série de Jean Pierre Touzin. Dom Terrass avec des lithographies retouchées – également graveur, Jean Pierre Chappert. Et enfin Dori et ses dessins libres.
Certains semblent aptes à penser que l’art a encore des limites en 2025. À leur tour, d’autres s’érigent comme censeurs de libertés qui auraient déjà été détournés au plus haut moment, disons 1975 (selon le toucher un peu mou et visqueux du thermomètre plein de Mercure pourtant bien interdit depuis le 1er mars 1999).
Il est un peu juste de crier à la censure par un ordre paranoïaquement inquisiteur et de l’autre côté de la clôture, susurrer le recroquevillement intérieur le plus profond de nos secrets. Enterrement bien hypocrite du primitivisme très animal. Un bon lit à névrose ne peut que se dresser à moins que les couverts les plus Français, dialectiques, cohérents, analytiques ne soient préparés, ceux qui permettent d’éviter toute vulgarité surtout agressive.
Limites de l’art en 2025
Jusqu’au samedi 23 août, la galerie Art’Lim organise une exposition de 15 artistes très diversifiés.
La seule réponse à ce problème semble être le poulpe, le mou ambiant, complet. Morphologie parfaitement molle, durcissement ramollit au possible.
Sitelle fait partie des artistes (peintres) actuels qui entament une révolte – révolution – mue avec leur médium. Peinture en forme de guérilla, longtemps racontée comme endormie, prise au piège par les bras harceleurs du sec, vieux et gros Morphée. Peinture n’est pas morte ou sans vie, non-contraire- pendant 1980-90 où l’on criait au règne du Support Surface, Claude Viallat alors tyran, roi, présence de l’art devenu consommation. On peut voir ça chez Aillaud, Freud, Cueco ou Télémaque ! Botero ? Ça continuait.
Alors Sitelle se place dans ce courant si actuel et sonnant comme 2025, comme de nombreuses femmes peintres vivant par exemple à Paris à l’instar de Hélène Milakis dont son style peut être rapproché, son style bien contemporain.
Jean Marc Lemasson avait déjà exposé durant l’été dernier. Ses peintures dénotent d’un héritage moderne – Gauguin. Cézanne pas loin. Corpuscules vibrants et visions réalistes sont inséparables d’un héritage moderne de la peinture. La science influence le regard réaliste dès la fin du 19e siècle _ les peintures changent et leur morphologie également. Ce seront les avant-gardes.Alors Jean-Marc Lemasson voyage tout autour du monde. Ce sont ses sujets, éléments presque visibles.
En Amérique, les farandoles et les kermesses s’organisent et éclatent de mille feux avec les films d’Ari Aster ou de Yorgos Lanthimos. Ce Grec ayant réussi un hold-up à Hollywood avec son film aux couleurs primaires (surtout son jaune de taxi athénien céleste et impérial) Kind of Kindness, particulièrement dans le premier sketch.
En France, à Paris, les pinceaux volent en toute pesanteur et antigravitation dans l’atelier de Thomas Lévy Lasnes à St Ouen, le Montmartre artistique de 2025. Les fenêtres sont ouvertes sur un ciel bleu azur grec, les plumes de ses pinceaux volent ! Katia Bourdarel, immacule Marseille de peinture pleine de terre bien lourdes de réalité.
Dom Terrass a entamé depuis décembre 2024, une présentation massive de son travail à la galerie Art’lim. Débuté par des parchemins où ses dessins viennent perturber et renouveler des pages de livres très anciens, il avait durant l’exposition de printemps présenté des interventions sur lithographies du 19e s
Maintenant, c’est au tour de ses peintures et bambous totems de s’avancer dans la lumière. À savoir d’étranges petits personnages anthropomorphiques « mous », telles des gouttes d’huile ou vapeur extra-ramollis de camembert. Il emplit les toiles et les totems, longs volumes se dressant, élevant le spectateur, remplit de ses personnages étranges qui se parasitent dans leur virtuosité, leur ramollissement coulant. Étranges créatures toujours fantasmagoriques qui peuplent les créations de Dom, qu’elles soient en volumes ou plates.
Les peintures de Ginka sont très spirituelles, fixant l’air sur la toile, elles enregistrent les atmosphères. Parachevant un travail digne d’Empédocle qui basait toutes ses théories uniquement sur les éléments. Ginka semble coller sur la toile uniquement de l’organique, du naturel. Quittant le sol terrestre où l’on est habituellement bien accolé, elle fixe l’intériorité, l’âme du « nous ».Elle prend du recul pour fixer des bouts qui n’ont rien à voir avec la société Postmoderne.



